Gli Ultimi Libertini, en italien: http://www.lafeltrinelli.it/smartphone/libri/benedetta-craveri/ultimi-libertini/9788845930362
Je me souviens de Zinab, dans le Figaro Magazine d'un ancienne dimanche qui finissait sa "lettre a un frere tunisien, par dire, "tu ne s'assoirerais pas dans un cafe lire Figaro Magazine le Dimanche."
Je me souviens de Zinab, dans le Figaro Magazine d'un ancienne dimanche qui finissait sa "lettre a un frere tunisien, par dire, "tu ne s'assoirerais pas dans un cafe lire Figaro Magazine le Dimanche."
(Zineb El Rhatoui, Lettre ouverte a un candidat au djihad: http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/07/25/31003-20160725ARTFIG00019-lettre-ouverte-a-un-candidat-au-djihad-par-zineb-el-rhazoui.php )
Photo que j'ai pris de DE L'ESPRIT DES LOIS, de Montesque, pour illustrer le texte Jacques de saint Victor, qui suit:
JACQUES DE SAINT VICTOR HACUN connaît 1e mot de Talleyrand : «Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que le plaisir de vivre.» La haute société française de la fin du XVIIIe siècle 'reste l'expression d'un rare mo¬ment privilégié où le raffinement des mœurs triomphait avec celui de l'esprit. L'école marxiste n'a pas eu beaucoup de mal à souligner que cette «douceur de vivre » était ré¬servée il une petite élite, tant les disparités sociales étaient grandes, mais il n'échappera à personne aujourd'hui que le retour des gran¬des inégalités sociales n'a pas pour autant restauré ce raffinement. De Donald Trump aux oligarques rus¬ses, en passant par les magnats saoudiens, personne n'associera cette nouvelle élite à la «douceur de vivre». C'est donc bien qu'il y eut en France, de 1750 à 1789, un moment très spécifique où les élites ont dé- , véloppé un je-ne-sais-quoi magi¬!ll).e. C'est à la recherche de ce mys¬tère qu'est partie l'historienne Benedetta Craveri, spécialiste des Lumières. A partir du portrait de sept jeunes aristocrates parisiens, typiques de ce monde privilégié, . tels les ducs de Lauzun et de Bris¬sac, les comtes Louis de Narbonne, \ Joseph-Hyacinthe de Vaudreuil et L01US- Philippe de Ségur, le vicomte joseph-Alexandre de Ségur et, en¬fin, le chevalier de Boufflers, Mme Craveri nous invite à une plon -r-gée en profondeur dans la haute so-ciété du XVIIIe siècle. En évitant habilement les «ve-dettes» qui ont réussi à se forger une fausse image pour la postérité, tel Talleyrand, Benedetta Craveri nous permet de mieux comprendre cette haute aristocratie de cour qui cultrge les idées des Lumières sans imaginer ce qui pourra s'ensuivre. Brissac, l'amant de la du Barry, fi¬nira sur une pique en 1792 et Lauzun fut.guillotiné en 1798, après avoir pourtant servi dans les ar¬mées révolutionnaires sous le nom de «général Biron », tandis que les autres seront rumes ou obligés, comme les frères Ségur, à servir tous les régimes depuis Napoléon jusqu'à la monarchie bourgeoise de 1830. . Bref, pour tous, ce fut réelle¬ment la fin d'un monde. Mme Cra¬veri a eu une excellente idée de suivre la piste de ces derniers libertins, et ses portraits écrits d'une plume élégamment nostal¬gique se lisent avec plaisir. \1 Tr.o~ième voie . Onpeùtregretter qu'elle ne cher¬che pas à théoriser un peu plus le . sens de cet âge particulier de la po¬litesse qu'elle connaît fort bien et dent Monresquieu a laissé entendre qu'il s'Inscrivait comme une «troi¬sième vote» entre la vertu sévère des Anciens et les mœurs commer-ciales des Modernes. Ni' vertu ni . intérêt, l'affirmation de cette troi¬sième voie française tentait de s'appuyer sur les «manières» pour défendre un modèle de civilisation alternatif. Dès 1714, l'économie PQ¬litique triomphait cyniquement à Londres avec Mandeville. C'est déjà la victoire du monde sans charme d'aujourd'hui auquêl les aristocra¬tes français du XVIIIe siècle, disci¬ples de Montesquieu, tentèrent de s'opposer à leur façon, en retour¬nant les vices sociaux de mondanité ou de vanité propres à leur caste afin d'en faire une «barrière que les .h.ommes mettent entre eux pour s'empêcher de se corrompre », com¬me écrit Montesquieu dans De l'esprit des lois à propos de la poli- tes se (XIX, 16). Il voyait bien que, dans les nations commerciales, comme l'Angleterre ou les Provin¬ces- Unies, l'utilité l'emporterait sur la civilité, le pratique sur l'esthéti¬que. Craignant ce désenchantement de l'esprit sérieux, il en avait tiré une loi pour la France: «Laissez-lui faire 'les ohoses frivoles sérieusement, et gaiement les choses sérieuses. » C'est ce que.ne cornprendrorit ni les futurs révolutionnaires ni les fu-turs contre-révolutronrlàtres après 1796. Seuls quelques-esprits déli¬cats, comme Tocquevâlle, seront au XIXe siècle les héritiers spirituels des derniers libertins de Mme Cra¬veri. Mais la seconde révolution industrielle de la fin du XIX· siècle . balayera définitivement cette « civilisation des mœurs » .• C
JACQUES DE SAINT VICTOR HACUN connaît 1e mot de Talleyrand : «Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que le plaisir de vivre.» La haute société française de la fin du XVIIIe siècle 'reste l'expression d'un rare mo¬ment privilégié où le raffinement des mœurs triomphait avec celui de l'esprit. L'école marxiste n'a pas eu beaucoup de mal à souligner que cette «douceur de vivre » était ré¬servée il une petite élite, tant les disparités sociales étaient grandes, mais il n'échappera à personne aujourd'hui que le retour des gran¬des inégalités sociales n'a pas pour autant restauré ce raffinement. De Donald Trump aux oligarques rus¬ses, en passant par les magnats saoudiens, personne n'associera cette nouvelle élite à la «douceur de vivre». C'est donc bien qu'il y eut en France, de 1750 à 1789, un moment très spécifique où les élites ont dé- , véloppé un je-ne-sais-quoi magi¬!ll).e. C'est à la recherche de ce mys¬tère qu'est partie l'historienne Benedetta Craveri, spécialiste des Lumières. A partir du portrait de sept jeunes aristocrates parisiens, typiques de ce monde privilégié, . tels les ducs de Lauzun et de Bris¬sac, les comtes Louis de Narbonne, \ Joseph-Hyacinthe de Vaudreuil et L01US- Philippe de Ségur, le vicomte joseph-Alexandre de Ségur et, en¬fin, le chevalier de Boufflers, Mme Craveri nous invite à une plon -r-gée en profondeur dans la haute so-ciété du XVIIIe siècle. En évitant habilement les «ve-dettes» qui ont réussi à se forger une fausse image pour la postérité, tel Talleyrand, Benedetta Craveri nous permet de mieux comprendre cette haute aristocratie de cour qui cultrge les idées des Lumières sans imaginer ce qui pourra s'ensuivre. Brissac, l'amant de la du Barry, fi¬nira sur une pique en 1792 et Lauzun fut.guillotiné en 1798, après avoir pourtant servi dans les ar¬mées révolutionnaires sous le nom de «général Biron », tandis que les autres seront rumes ou obligés, comme les frères Ségur, à servir tous les régimes depuis Napoléon jusqu'à la monarchie bourgeoise de 1830. . Bref, pour tous, ce fut réelle¬ment la fin d'un monde. Mme Cra¬veri a eu une excellente idée de suivre la piste de ces derniers libertins, et ses portraits écrits d'une plume élégamment nostal¬gique se lisent avec plaisir. \1 Tr.o~ième voie . Onpeùtregretter qu'elle ne cher¬che pas à théoriser un peu plus le . sens de cet âge particulier de la po¬litesse qu'elle connaît fort bien et dent Monresquieu a laissé entendre qu'il s'Inscrivait comme une «troi¬sième vote» entre la vertu sévère des Anciens et les mœurs commer-ciales des Modernes. Ni' vertu ni . intérêt, l'affirmation de cette troi¬sième voie française tentait de s'appuyer sur les «manières» pour défendre un modèle de civilisation alternatif. Dès 1714, l'économie PQ¬litique triomphait cyniquement à Londres avec Mandeville. C'est déjà la victoire du monde sans charme d'aujourd'hui auquêl les aristocra¬tes français du XVIIIe siècle, disci¬ples de Montesquieu, tentèrent de s'opposer à leur façon, en retour¬nant les vices sociaux de mondanité ou de vanité propres à leur caste afin d'en faire une «barrière que les .h.ommes mettent entre eux pour s'empêcher de se corrompre », com¬me écrit Montesquieu dans De l'esprit des lois à propos de la poli- tes se (XIX, 16). Il voyait bien que, dans les nations commerciales, comme l'Angleterre ou les Provin¬ces- Unies, l'utilité l'emporterait sur la civilité, le pratique sur l'esthéti¬que. Craignant ce désenchantement de l'esprit sérieux, il en avait tiré une loi pour la France: «Laissez-lui faire 'les ohoses frivoles sérieusement, et gaiement les choses sérieuses. » C'est ce que.ne cornprendrorit ni les futurs révolutionnaires ni les fu-turs contre-révolutronrlàtres après 1796. Seuls quelques-esprits déli¬cats, comme Tocquevâlle, seront au XIXe siècle les héritiers spirituels des derniers libertins de Mme Cra¬veri. Mais la seconde révolution industrielle de la fin du XIX· siècle . balayera définitivement cette « civilisation des mœurs » .• C